mardi 17 novembre 2009

Brevet pour une flûte sans clé de J.D. HOLTZAPFFEL : 1807.


Dans son ouvrage intitulé : "Les Facteurs d'instruments de Musique ", Constant PIERRE, mentionne HOLTZAPFFEL et son brevet de 1807 pour une flûte sans clé.

Si nous ne connaissons pas d'instrument correspondant à ce brevet, en revanche nous avons retrouvé ce brevet.

23 janvier 1807.
Brevet de perfectionnement de cinq ans, pour une flûte traversière, au sieur Holtzapffel, facteur d'instrumens de musique, à Paris.


" Depuis longtemps on a cherché à rendre plus juste la flûte traversière, et c'est dans cette vue qu'on y a ajouté plusieurs petites clefs. Ce moyen tend non seulement à compliquer l'instrument, mais encore à le fausser ; il nuit à la vibration de toutes ses parties, et les sons obtenus par les trous fermés avec des clefs, sont souvent moins clairs, moins sonores que ceux qu'on obtient quand ces mêmes trous n'ont point été pratiqués dans l'instrument, ou lorsqu'on les a hermétiquement fermés avec de la cire. Quoiqu'on fasse, il est extrêmement difficile d'obtenir une fermeture exacte d'une clef, dont le cuir, le ressort. etc., peuvent à chaque instant se déranger. Aussi, la plupart des maîtres de musique y ont ils renoncé ".
Flûte à 1 clé et 3 corps de rechange de Holtzapffel (ebay 2004)
En fait il semble que cette " flûte sans clef" soit en réalité une flûte à une clé classique, avec des doubles trous, comme dans les flûtes à bec. Si l'on regarde la tablature, il y aurait un double trou au niveau du deuxième et troisième trou de la main gauche et un double trou au niveau du premier trou de la main droite, permettant entre autre de faire les demi tons.
" La flûte dont il est ici question n'a aucun de ces inconvéniens. Les sons en sont justes, et se soutiennent mieux que dans la flûte à petites clefs ; étant aussi plus simple que cette dernière, beaucoup de traits deviennent plus faciles.

Sa tablature est la même que l'ancienne. Voyez planche 7 : on l'a placée en travers afin de lui donner une position plus analogue à celle qu'elle prend quand on joue.

Pour parvenir promptement à se servir de cette flûte, il faut prendre successivement l'habitude de chaque ton l'un après l'autre. On commencera par le sol dièze, ou le la bémol, en fermant le trou de si bémol par le pouce de la main gauche, ou bien momentanément avec de la cire, jusqu'à ce qu'on se soit rendu très familier les traits qui y sont relatifs. Alors débouchant le trou de si bémol , on s'exercera de même sur les tons qui en dérivent ; ainsi de suite pour tous les autres.

Cette position de la flûte, bien que naturelle, et qui était autrefois enseignée par les maîtres, avant qu'on connût les petites clefs, pourra néanmoins paraître gênante aux personnes accoutumées à ces dernières ; mais avec un peu d'habitude, elles sentiront bientôt l'avantage de la nouvelle flûte sur celle à petites clefs. Ce sera surtout dans les traits de vitesse où, n'ayant plus à déplacer le doigt pour prendre la clef, cet avantage se fera le mieux sentir".

Ce brevet n'a pas eu beaucoup de succés, mais nous reviendront sur les caractéristiques des flûtes de J.D HOLTZAPFFEL dans un prochain article.

Désolé, pour la faible qualité de la tablature, pour agrandir il suffit de cliquer sur la photo.

mardi 3 novembre 2009

Les origines lorraines de la famille SELMER.

" La grande histoire de SELMER débute, dès le 18ème siècle, dans une famille de paysans lorrains animés du désir de vivre à la ville. Il y avait, à l'époque, un moyen pour cela : devenir militaire. Ainsi de génération en génération, les Selmer font leur éducation dans le même régiment". (1)

(Document Selmer de 1935 : Jacques DIDIER)

Connaissez vous Hilsprich en Moselle, berceau des ZELMER ?

Tout commence vers 1645 à Hilsprich (Lorraine) à 16 kms de Sarreguemines, avec la naissance de Jean ZELMER, dont le fils Nicolas ZELMER (1680-1743) épouse le 28 mai 1707 à Hilsprich, Anne Lahaye (1684-1752). Un de leur fils Mathias (Mathieu) ZELMER (1708-1770), restera 21 ans au régiment de Lorraine et finira ses jours à Hilsprich, invalide.

Son fils Jean Jacob SELMER (Johannes Jacobus ZELMER né le 10 février 1741 à Hilsprich-décédé à La Petite Pierre en Alsace le 29 janvier 1830), tambour major au régiment de Salis Samade.

"Quand ils sont trop jeunes pour être soldat, ils s'enrôlent dans la musique du régiment. Le premier, Jean Jacques SELMER, de ces trois générations de musiciens militaires Selmer, profitera de ce statut de militaire, pour parfaire son éducation et beaucoup voyager". (1)

Suit Jean Jacques SELMER (né le 7 octobre 1782 à Calais- décède à Paris X, le 25 juillet 1856), Militaire au 2° régiment royal du génie, Chef de Musique au 2° régiment du Corps Royal ; son fils Charles Frédéric SELMER, né le 6 mars 1819 à Arras (Picardie) se marie le 27 août 1845 à Nîmes avec Anne Rambert (1825-décède le 4 mars 1909 à Paris, rue Dancourt chez son fils)

Charles Frédéric, sera musicien militaire, clarinettiste, Chef de Musique au 21° de ligne et au 9° de ligne. Il sera fait chevalier de la légion d'honneur et terminera ses jours à Laon, où il sera également chef de Musique de la ville. Il décède le 17 février 1878 à Laon.

Ils ont eu 16 enfants, dont 5 sont arrivés à l'âge adulte :

Lucie SELMER (1846-1923) épousa Emile NEERMAN, chef de musique fils du célèbre professeur de musique et compositeur dunkerquois Charles NEERMAN.

Alexandre SELMER (1864-1964) qui fera une brillante carrière de clarinettiste aux États Unis et qui ouvrira avec son frère un magasin à New York (origine de Selmer-U.S.A).

Joséphine Marie SELMER (1862-1926).

Henri SELMER (1858-1941), clarinettiste créateur de la Maison SELMER.

La suite est superbement raconté sur le site :

http://www.selmer.fr/


Bravo à Lionel QUINOT pour la généalogie Zelmer-Selmer : http://gw1.geneanet.org/index.php3?b=gengiskhan&lang=fr;pz=quentin+abel+matis;nz=quinot;ocz=0;p=charles+frederic;n=selmer

Merci à notre ami Jacques DIDIER, pour la transmission des documents Selmer. (1)