mercredi 14 avril 2010

Georges Félix REMY fabricant d'instruments de musique à vent à Mirecourt.

Nous continuons dans la saga des facteurs d'instruments de musique à vent, à Mirecourt capital des instruments à cordes.
Georges Félix REMY est né le 13 juin 1818 à Vicherey dans les Vosges ; sont père Michel REMY (1785-1848) était charpentier. Il épouse le 21 août 1843 à Mirecourt Marguerite Odile GENIN (1819-1852) fille de Gabriel GENIN luthier à Mirecourt. A ce mariage, un de ses témoins est Armand Hyacinthe FERRY (37 ans) négociant. A cette date (1843) G.F. REMY devait déjà travailler pour A.H FERRY, et c'est sans doute lui qui remplaça les LEROUX, lorsque ceux ci quittèrent Mirecourt vers 1846.
Au recensement de 1846 pour Mirecourt on trouve : "George Félix REMY (28 ans) fabricant d'instruments de musique à vent, rue des Vosges " et plus aucune trace des LEROUX.


Ses instruments sont signés " Remy - Génin à Paris" sans doute pour faire la différence avec les luthiers du nom de Rémy. Il avait un frère Nestor REMY né à Vicherey le 13 janvier 1823, lui aussi " fabricant d'instruments de musique à vent " et qui travaillait avec lui. Ce dernier avait épousé Thérése GAILLARD également issue d'une famille de luthier. Le 13 octobre 1852 à Mirecourt, Marguerite Odile GENIN épouse de G. F. REMY décède. Les deux frères REMY se déclarent " fabricants d'instruments à vent ".
George Félix REMY épouse le 28 mai 1853, en seconde noce, Cécile GEORGE né en 1820 à Mirecourt fille de Joseph Alexis GEORGE "artiste vétérinaire".
Vers 1855, les REMY commencent la fabrication de pianos, pendant que FERRY monte une succursale à Paris et une autre à Londres. FERRY et REMY deviennent associés vers 1860.
En 1863, REMY rachéte l'affaire qui fait travailler, à cette époque 60 personnes à Mirecourt. Ferry reste très lié commercialement à REMY car il garde une option sur les produits fabriqués qu' il achète à un tarif préférentiel et qu'il écoule sur Paris et Londres.
L' entreprise REMY - GEORGE (nom de sa seconde épouse) est une société familiale qui fabrique et vend tous les instruments, les cordes frottées, les cordes pincées, les instruments à vent, les pianos fabriqués sur place ; elle assure aussi la revente de produits fabriqués hors de Mirecourt et des pièces détachées. Plusieurs membres de la famille travaillent dans l'entreprise, bien sur le frère Nestor REMY, leur oncle paternel Jean Mchel REMY (1809 - ? ) tourneur et fabricant d'instrument de musique, leur neveu et fils du précédent Edmond Félix REMY (1843 - ? ) facteur de pianos.

Signature de George Félix REMY.
L a Maison REMY participe à l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Voilà ce qu'en dit Pontécoulant.
" Ce facteur est un des habiles ouvriers que possède Mirecourt. Tout le monde, dans ce pays là est facteur ou luthier, et ils ont poussé l'art de la facture à un bien haut degré. On fait très bien à Mirecourt. On y construit même des instruments de luxe, mais cependant le genre ordinaire est ce dont on s'occupe le plus et les musiciens peuvent trouver à Mirecourt de très bon violons à un excessivement bas prix. Si la lutherie est fort avancée, il n'en est pas de même de la construction des pianos ; les instruments présentés par Mr Rémy sont de bons instruments, mais ce sont des pianos assez ordinaires comme mécanisme et sonorité".

Signature de Nestor REMY.

L'association avec A.H. FERRY se termine vers 1869 et définitivement close en 1870 par le décès de Ferry. Cette entreprise stoppa ses activités en 1873 en raison d'une faillite.
Une partie du stock est racheté par la société LABERTE HUMBERT de Mirecourt.

mercredi 7 avril 2010

LABERTE, les derniers fabricants d'instruments de musique à vent de Mirecourt. (1779-1972)

La Maison Laberte est bien connue pour son activité de lutherie, moins pour une "anecdotique" production d'instruments à vent, correspondant à la période où ces grands industriels voulaient commercialiser l'ensemble des instruments de musique et avaient repris les stocks de Rémy-Génin.

Usine Laberte à Mirecourt, vers 1900.
L'histoire de la famille Laberte commence à Fort de Plane dans le Jura où naît en 1779 Joseph Augustin LABERTE (1779-1821), d'un père voiturier. Il est limonadier comme son frère aîné, Pierre Alexis LABERTE (1776-1854). Veuf pour la seconde fois, il épouse le 19 mai 1817 à Mirecourt, Barbe Thérése BOUCAULT (1796-1875) née à Bar le Duc le 25 avril 1796, fille de Nicolas Guillaume BOUCAULT, capitaine de gendarmerie et de Christine HILBERT. De leur union naissent le 22 juin 1820 à Mirecourt, des jumeaux : Joséphine Virginie LABERTE qui décède à l'âge de deux mois et Pierre Auguste François LABERTE (1820-1873). L'année suivante Joseph Augustin LABERTE décède le 11 avril 1821 à l'âge de 42 ans à son domicile du 25 place Neuve à Mirecourt.
Barbe Thérése BOUCAULT, veuve LABERTE épouse le 29 janvier 1823 à Mirecourt François SORIOT, marchand né à Sauville (88) le 16 juillet 1797, fils de Jean Baptiste SORIOT, marchand et de Jeanne GUINOT. Sont témoins à ce mariage : Pierre Alexis LABERTE, Joseph CHAROTTE, 25 ans luthier, Jean Vieux CHAROTTE, 30 ans luthier et le père de Armand Hyacinthe FERRY, Jean Nicolas FERRY avoué. C'est François SORIOT qui élève Pierre Auguste François LABERTE. Celui ci se marrie le 20 janvier 1845 à Mirecourt, il est marchand d'instruments de musique, comme son beau père. Il épouse Rose HUMBERT née le 26 mars 1820 à Mirecourt, fille de Joseph HUMBERT boulanger et de Anne MEUNIER. François SORIOT (51 ans) marchands d'instruments de musique décède le 21 novembre 1848 à Mirecourt. La société devient : "Veuve SORIOT à Mirecourt".
C'est la marque, trouvée sur ce cornet à 3 pistons, vendu à Vichy en juin 2003 ( sans doute fabriqué par Gautrot qui avait installé un atelier de lutherie à Mirecourt vers 1857).
Pierre Augustin LABERTE et Rose Humbert auront trois enfants : Le 19 août 1846 naît Marie Amélie LABERTE (1846-1917); elle épousera le 15 mai 1866 à Mirecourt Gabriel Joseph DIDION (1844-1881), marchand d'instruments de musique, né le 8 novembre 1844 à Mirecourt. C'est lui qui sera à l'origine de la société "DIDION et SORIOT" rue des Halles à Mirecourt, qui deviendra après la reprise de la société "Veuve SORIOT" au début des années 1870, DIDION LABERTE.
Le 2 février 1849 naît à Mirecourt Pierre Alexis Auguste LABERTE (1849-1929). Son père signe alors "LABERTE HUMBERT" a t il déjà créé son entreprise ? Son frère Emile Maurice LABERTE (1855-1898) naît le 6 avril 1855.
Marque "Laberte Humbert" d'une clarinette à 13 clés (ebay 3 2010)

Les deux frères sont à l'origine de la Société Laberte Humbert. En 1911 c'est Marc LABERTE (1880-1963) qui reprend la société, qui à travers diverses associations deviendra une des entreprises importantes de Mirecourt et s'arrêtera en 1972.
En 1873, à la suite de la faillite de la société REMY-GENIN, c'est la Maison LABERTE HUMBERT qui reprend le stock et continue quelques temps la fabrication d'instruments de musique à vent. C'est sans doute à cette époque que l'on peut situer cette clarinette, qui rappelle beaucoup la facture de Rémy Génin.
Pour en savoir plus sur Laberte : voir le site de Roland Terrier
http://www.luthiers-mirecourt.com/colmar1992.htm
Et l'ouvrage de Jacques Didier : Manufactures et Maîtres Luthiers, Mirecourt 1919 - 1969.