vendredi 18 mars 2016

Georges Gaspard LINDEMANN (1783-1846) facteur Strasbourgeois.

Marque LINDEMANN d'une flûte.
Georges Gaspard LINDEMANN est né le 29 juillet 1783  à Empfershausen (comme Gabriel Sébastien BÜHNER) dans le duché de Francfort. Il est le  fils du charpentier Johann Kaspar LINDEMANN décédé à Empfershausen le 21 mars 1806 et de Barbara BÜHNER ( Soeur de G.S. BÜHNER). Il épouse le 5 novembre 1814 à Strasbourg Elisabeth LEYER (1792-1856) fille de Chrétien LEYER, saucissier à Strasbourg et de Marie Barbe KNOLL
Signature de Georges Gaspard LINDEMANN.
Au cours de ce mariage ils reconnaissent trois enfants : Joséphine LINDEMANN née le 17 mars 1810 à Strasbourg, Elisabeth LINDEMANN née le 23 décembre 1812 à Strasbourg, et George Gaspard LINDEMANN(1814-1815) mort à 13 mois. Suivront : Salomé Caroline LINDEMANN née le 18 septembre 1818 à Strasbourg, qui épousera un capitaine polonais réfugié, Louis Koreva ; Julie LINDEMANN née le 29 décembre 1823 à Strasbourg, Sophie LINDEMANN née le 28 novembre 1823 à Strasbourg, Amélie LINDEMANN née le 20 avril 1827, décédée à 3 mois et George Victor LINDEMANN née le 29 septembre 1833 à Strasbourg.
Flûte à 4 clés de LINDEMANN. (Collection René PIERRE)
George Gaspard LINDEMANN est décédé le 1 mai 1846 à 62 ans d’une ascite au N° 2 du quartier Bleu à la Robertsau. Son épouse Elisabeth LEYER est décédée le 18 mai 1856 à 63 ans au N° 25 de la rue des Veaux à Strasbourg.
Basson à 8 clés. (Collection M. Sigal). 

Chronologie :
1818 : Lindemann, facteur d’instruments N° 10 rue du Jeu des Enfants à Strasbourg.
1822 : Lindemann, faiseur d’instruments N° 59 rue du Jeu des Enfants à Strasbourg.
1824 : Gaspard Lindemann (instruments à vent) rue des Aveugles à Strasbourg. (91)
1830 à 1836 : Lindemann, facteur d’instruments de musique. (75)
1836 : Lindemann, faiseur d’instruments, 16 rue de la Robertsau à Strasbourg.
1846 : Lindemann, facteur d’instruments N°2 du quartier Bleu à la Robertsau.

  • Basson 8 clés (collection William Petit) 
Il existe que très peu d'instruments de ce facteur : voilà ceux que nous avons répertorié
Flûte  en ébène et bagues ivoire à 7 clés rondes en argent signé Lindemann à Strasbourg. (vente Sotheby’s du 23 11 1989 n°32)
Basson. (dossier Alsace n°117, Strasbourg) 
Basson 8 clés (Musée Richard Wagner à Tribschen). 


vendredi 15 janvier 2016

De passage à Strasbourg, Henri Jacob KLEPFER facteur de pianos et grand voyageur.

Jacques Henri Klepfer ou Kloepfer  n’est pas un facteur de pianos strasbourgeois, mais il est resté quelques  années à Strasbourg. Il était né à Winnenden dans le royaume de Würtemberg en Allemagne le premier février 1792. Son père Philippe Henry Kloepfer était fabricant d’étoffes en laine dans cette ville. 
Signature d'Henry Klepfer.
Il fait son apprentissage à Vienne, vit à Lyon dès 1821 et ce déclare musicien et facteur de pianos à son mariage le 9 mai 1821 avec Marie Anne Dufaut  la fille d’un officier de santé de Lyon, Jean Dufaut. Ils ont eu une fille Catherine Klepfer née le 16 février 1822 et habitaient au N°20 place Louis le Grand au deuxième étage un appartement et un espace commercial où travaillaient trois ouvriers.
Annonce parue dans « Le précurseur de Lyon » le 18 décembre 1821. (Source Lieve Verbeeck)
Il demande un brevet de 5 ans (9 décembre 1823), qu’il obtient le 31 janvier 1824 pour « un mécanisme à échappement  donnant une répétition très rapide ». (Constant Pierre)

 "Klepfer-Dufaut, de Lyon, imagina, en 1824, un nouveau mécanisme à échappement pour les pianos, à l'aide duquel  le marteau agissait avec une très-grande vitesse et n'exigeait pas un grand enfoncement de la touche; les cadences, sur cet instrument, s'exécutaient avec beaucoup de facilité."  (Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement : Pontécoulant).
Dessin du brevet de 1824.
Le 10 février 1826 il obtient un brevet de 10 ans pour un « Forte-piano de nouvelle construction » « dont les cordes sont attachées au couvercle » (C. Pierre)
Dessin du Brevet de 1826.
En juillet 1826 il quitte Lyon pour Paris.
Journal des annonces judiciaires de Lyon du 13 juillet 1826 (Source Lieve Verbeeck)
En 1827 installé à Paris, il participe à l’Exposition et reçoit une médaille de Bronze. 
Cette même année il s’associe à Henri Herz (1800-1888) grand pianiste virtuose né à Vienne et qui avait décidé de créer comme Pleyel une fabrique de pianos, malheureusement « plus occupé de sa carrière de virtuose que de celle de facteur, à laquelle il  n’était nullement initié, il dut se reposer sur son associé, de la gestion de la maison, qui fut désastreuse. Herz rompit avec Klepfer  en 1829 et refonda une autre société la même année ». (C. Pierre)
Henri Herz (1800-1888)
En 1829 on retrouve H. Klepfer installé au N°4 du boulevard Poissonnière. Puis de 1830 à 1832 au N°1 du même boulevard. 
Marque d’un piano pont du musée de la musique de La Villette.(vers 1829)
A partir de 1834, au N°1 boulevard Montmartre il est établi comme marchand de pianos ; son nom est suivi de l’initiale K, à quoi correspond cette initiale ? Nous n’en savons rien. 
Marque d'un piano vers 1834. (Source Lieve Verbeeck)
Il a dû exercer à cette adresse jusqu’à 1840 (Il n’apparait plus dans les annuaires Bottin à partir de cette date), mais il a sans doute beaucoup  voyagé dans ces années, car on le retrouve à Mulhouse  en août 1834 (source Gérard/inv. 200. « Maker s of the pianos » vol 2 Martha Novak Clinkscale). 
Piano pont de Klepfer. (Musée de La Villette à Paris)
Il arrive à Strasbourg le 25 juin 1835 et habite au 4 rue du Bouc ; il repart le 25 juin 1835 pour Stuttgart en Allemagne. (Source archives de Strasbourg). Il est témoin au second mariage d’Henri  Mathieu, facteur de pianos à Strasbourg le 13 octobre 1838. Ce facteur devait travailler pour Michel Aiple (1774-1854) fabricant de pianos à Strasbourg.
D’autre part son mariage est annulé le 2 août 1836 à Lyon : « …d’après une ordonnance du roi de Wurtemberg du 4 septembre 1808. Le mariage est nul et nul effet ». (Archives de Lyon)
Piano pont de Klepfer. (Musée de La Villette à Paris)
On perd sa trace après ce passage à Strasbourg, mais Martha Novak dans son livre « Makers of the pianos » signale un facteur de pianos qui pourrait être notre homme. 
Brevet 8002 de 1851 à Cincinnati.
 Henri Klepfer aurait émigré aux États Unis à Cincinnati où il aurait obtenu un brevet (N°8002) le 25 mars 1851 pour un système de cordes croisées.

Chronologie :

1821 : Henri Klepfer facteur de pianos, Place Louis Legrand à Lyon.
1822 à 1826 : Henri Klepfer Dufaut, facteur de pianos N°20 Place Louis le Grand.
1827 : Henri Klepfer et compagnie N° 5 rue du Faubourg Poissonnière à Paris.
1829 : Henri Klepfer, breveté 4 bd Poissonnière.
1830-1832 : Klepfer, brevet d’importation et de perfectionnement, N°1 Fg Poissonnière. B 1827.
1834 : Klepfer (K), brevet du Roi, du roi de Wurtemberg pour pianos droits et carrés, vend, loue et échange toute espèce de pianos, boul. Montmartre N°1. B 1827 pour pianos carrés.
1836-1840 : Klepfer (K.), boulev Montmartre, 1, B 1827.
1835 : Henri Klepfer, facteur de Forte Pianos, 4 rue du Bouc, à Strasbourg. (72)
1838 à 1842 : Klepfer, Forte pianos, à Strasbourg. (75)
1851 : Henri Klepfer, accordeur à Cincinnati.

Et pour les amoureux de la Bonne musique, une "petite pépite".


Pour ceux qui s'intéresse au piano rendez vous sur le formidable site de Lieve Verbeeck.


samedi 21 novembre 2015

Mathias FROST (1765-1856) facteur de pianos à Strasbourg.

"Les premiers pianoforte construits en France semblent être ceux de Jean Henri SILBERMANN (1727-1799) installé à Strasbourg". (Les facteurs de pianoforte des provinces de France, (1760-1820) Jean Claude BATTAULT)
Strasbourg a été un des grands foyers de développement du pianos à la fin du XVIII° siècle.
Nous avons déjà consacré des articles à quelques membres de cette école strasbourgeoise du piano :
Geoffroy Louis EDELMANN (1753-1794) : Cliquez sur :  Article sur les Frères Edelmann
Jean Chrétien LOEGEL (1753-1794) et Antoine Thiébaud SCHOTT (1798-1836) : Cliquez sur Loegel et Schott deux facteurs de pianos strasbourgeois.


Aujourd'hui nous traitons d'un nouveau facteur de pianos : Mathias (Mathieu) FROST est né à Pest en Hongrie vers 1765. Il  était le fils de Simon FROST, canonnier dans les troupes impériales et de Catherine Braun. Il est arrivé à Strasbourg en 1792 et y travaille comme menuisier en 1795. Il épouse le 12 septembre 1795 à Strasbourg, Louise BLASDOERFFER, née le 25 janvier 1769.  Elle est fille de Pierre Blasdoerffer, maçon et de Catherine Klein. Ils auront six enfants, 3 garçons et 3 filles dont deux mourront en bas âge.  Anne Marie Louise FROST (1796-1837) tiendra un magasin de musique ; lors de sa naissance Sébastien KRAËMER, facteur d’orgues sera témoin. Jean Ignace FROST (1801-1849) sera le successeur de son père, Marie Salomé FROST,  née en 1806, qui a épousée Veet PFORTNER (1805-1850), artiste, arrivé à Strasbourg en 1826, venant  de Hoslau (Allemagne).


Signature de Mathias Frost.
Mathias FROST et son fils Jean Ignace FROST obtiennent, le 13 août 1828 un brevet d’importation et de perfectionnement de 10 ans pour un piano droit appelé sirène inventé à Vienne en Autriche par le Sieur Pramberger.
Titre du brevet de 1828. (Source INPI)
Ce piano consiste « dans l’isolement de la table d’harmonie et un nouveau mode d’attaches des cordes ».
Shéma du piano Siréne du brevet de 1828. (INPI)
Mathias Frost père décède à 71 ans le 31 décembre 1836 à Strasbourg ; étaient présent son fils Jean Ignace Frost et son gendre Victor Pförtner. C’est donc son fils qui prend sa succession.

Signature de Jean Ignace Frost.
On trouve dans certain annuaire la mention : « Frost breveté pour pianos secrétaires », en fait il s’agit sans doute de son piano Sirène, ancêtre du piano droit. Il expose régulièrement dans les expositions. Resté célibataire Jean Ignace Frost meurt à 44 ans le 31 mars 1846 au 24 place Pierre le Jeune. 
Signature de Vite Pfortner.
Vite (Victor) PFORTNER, le gendre prend la suite toujours N°4 place Saint Pierre le Jeune. Il avait épousé Marie Salomé FROST le 24 octobre 1831 à Strasbourg. Ils ont eu deux enfants,  Paul PFORNER (1832-1899) qui sera avocat à Strasbourg et qui à la suite de la défaite de la France en 1870, rejoindra Besançon où il exerça son métier d’avocat ; Alfred PFORTNER (1833-1856) qui sera musicien et fabricant de pianos décédera à 22 ans. A la mort de Vite Pfortner à 45 ans le 14 août 1850, son épouse aidé par son fils continuera jusqu’à la mort d'Alfred, le 19 janvier 1856. 

La firme Frost a produit 1264 pianos en 1837, 2432 en 1847. 
Pianoforte de M. FROST. (Vente paris 2013)
Chronologie :

1796 à 1799 : Mathias Frost, menuisier N°34 rue de l’Argile.
1801 : Mathias Frost claveciniste N°9 rue de l’Argile.
1804 : Mathias Frost, facteur de clavecins N°9 rue de l’Argile.
1806 : Mathias Frost, facteur de pianoforté N°9 rue de l’Argile.
1807 : Frocht, facteur de forte-piano, rue du Foulon à Strasbourg. (66)
1823 : Mathias Frost facteur de pianos habitait  avec son épouse et son fils Jean Ignace Frost au N°87 Vieux Marché aux Vins (à partir de novembre).
1824 : Frost (forté piano) N° 87 Vieux Marché aux Vins. (91)
1828 : Dépôt d’un brevet le 13 août.
1829 : S. Frost (associé à L. Pitois), 87 rue au Vieux Marché aux Vins à Strasbourg.
1830-1850 : Frost, breveté pour pianos à secrétaire. (67)
1836 : Mathieu Frost père et fils, fabricants de Forté pianos, brevetés pour la fabrication des pianos droits, 87 Vieux Marché aux Vins à Strasbourg. (72)
1836 : Veit Pfortner, professeur de musique, 87 Vieux Marché aux Vins, à Strasbourg. (72)
1836-1837 : Frost, facteur d’instruments, breveté pour pianos à secrétaire à Strasbourg. (63)
1846 : J. Frost, place Saint Pierre le Jeune, à Strasbourg. Fabrication de pianos droits, carrés, à queue. Expédie en France et à l’étranger. (90)
1850 1851 : Pfortner, Frost et Compagnie, fabricant de Pianos, 4 place Saint Pierre le Jeune, à  Strasbourg. (76)
1850 : Vite Pfortner, facteur de pianos N°4 place Saint Pierre le Jeune.
1853 : Professeur de Harpe, Madame Pfortner, 4 place Saint Pierre le Jeune, à Strasbourg. (76)
1856 : Louis François Pfortner, facteur de pianos 23 rue des Hallebardes.


Pianoforte FROST. (Musée des tissus de Mulhouse)





lundi 14 septembre 2015

Un alsacien Dominique KIMPFLIN (1778-1858) facteur d'instruments de musique à vent à Lyon.

Lors de la dernière vente d'instruments de musique à Vichy en mai dernier, un basson à 7 clés signé de KIMPFLIN à Lyon était proposé. J'ai voulu en savoir un peu plus sur ce nom alsacien.
Basson à 7 clès de KIMPFLIN à Lyon.


Dominique KIMPFLIN est né le 19 novembre 1778 à Guebwiller en Alsace dans le Haut Rhin. Son père Joseph KIMPFLIN habitait à Guebwiller avec Marie Marguerite PFAFFENZELLER. Lorsqu’il est arrivé à Lyon vers 1805, il est musicien et vit avec Anne NICOT 41 rue de la Limace à Lyon 2. Ils auront un enfant qu’il reconnaîtra, Joseph KIMPFLIN né le 3 mars 1809 et qui décédera à l’âge de 7 ans, le 13 mars 1815. Il loue jusqu’en 1810 une pièce pour 100 frs où il travaille comme tourneur à façon. Au décès de son fils il exerce le métier de tourneur au N° 29 de la rue Ferrandiére, sur la rue du Palais Grillet, et loue deux pièces au 4 étage jusqu'en 1817 où il ne loue plus  qu’une pièce. Il ne figure plus au recensement  de 1818 à cette adresse. 
Signature de Dominique KIMPFLIN.
De 1836 à 1843 il habite avec sa future femme Catherine BIECHLER (née en 1790 à Guébwiller) au 10 rue d’Amboise où il loue 3 pièces avec une partie habitation et une partie commerciale. Ils devaient avoir des problèmes financiers car il est précisé « Location divisée », ce qui signifie qu’ils avaient des conditions réduites sur les loyers. 
Marque du basson.


Elle était blanchisseuse et lui toujours tourneur à façon. Il est a noté que jamais dans les recensements, le nom de Biechler a été correctement orthographié (Brigolet, Puycheler, Pugilet). De 1844 à 1847 ils louent, toujours à la même adresse mais seulement une pièce au 3 iéme étage et sont signalés comme « Indigent, loyers 100 frs divisés », il exerce toujours son métier de tourneur mais en 1846 est ajouté « ouvrier tourneur pour instrument ». Ils se marient le 18 février 1858 à Lyon ; Dominique Kimpflin décède six mois plus tard, le 9 août 1858. Il avait 80 ans et habitait toujours à la même adresse ; il exerçait dans ses dernières années le métier de fabricant de cannes de parapluies.
 
Détail du basson.

On ne connaît qu’un instrument de ce facteur, sans doute parce qu’il fabriquait pour d’autres facteurs.

dimanche 5 juillet 2015

Découvrons les instruments strasbourgeois de la collection Marlowe A.SIGAL dans le catalogue qui vient de paraître.

Depuis quelques années les amateurs d'instruments de musique anciens sont gâtés car de nombreux ouvrages paraissent régulièrement, avec de magnifiques photos.
Après le catalogue de la collection de clarinettes de Sir Nicholas SHACKLETON :
...le magnifique ouvrage de Robert BIGIO sur la société RUDALL, ROSE et CARTE célébre pour ses flûtes....
.....C'est au tour d'Albert R.RICE de commenter l'une des plus prestigieuses collections mondiales, celle de MARLOWE A. SIGAL.

Cette collection permet de découvrir plus de 600 instruments anciens (pianos, bassons, hautbois, clarinettes, flûtes etc...), dont certains sont exceptionnels. Bien sur je n'évoque ici que des ouvrages centrés principalement sur les instruments a vent, et en bois. Nous évoquerons dans un autre article des ouvrages consacrés à d'autres instruments (Lutherie, cuivres...).
Pour notre part dans cette collection américaine nous avons découvert (ou redécouvert) des instruments strasbourgeois des plus intéressant, illustrant cette facture alsacienne si particulière.

Si vous voulez en savoir plus sur ces facteurs strasbourgeois cliquez sur ce lien du
Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique de Strasbourg.

Par exemple pour les flûtes :
°Un ensemble de deux flûtes à cinq clés, dont une flûte tierce en Fa dans leur coffret d'origine de Dobner et Consort vers 1830, période de la veuve de Joseph DOBNER (1744-1822).
Coffret de deux flûtes dont une en Fa de
Dobner et Consort. (Col. Sigal)
° Flûte Boehm de Charles RINKEL (a 1904-1924), successeur de Julius Max BÜRGER (a 1878-1904), que l'on peut dater entre 1904 et 1908, Pourquoi ? D'après la marque : « J M BURGER – C RINKEL Nachf-STRASSBURG ». Charles Rinkel Nachfolder (Successeur de....) et Strasbourg en allemand.
Flûte Boehm de Charles RINKEL. (Col. SIGAL)
° Flûte "romantique" à quatre clés de BÜHNER et KELLER vers 1825, période de l'association entre Jean BÜHNER (1798-1844), fils de Gabriel Sébastien BÜHNER (1753-1816) et de Jean IV KELLER (1776-1833).
Flûte à quatre clés de Bühner et Keller. (Collection Sigal)
° Flûte à 8 clés de Jean Daniel HOLTZAPFFEL (1770-1843) qui n'est pas vraiment un facteur strasbourgeois car il a exercé à Paris pendant plus de vingt ans, mais il est né à Strasbourg et était retourné dans sa ville natale en 1827 où il est décédé.
Flûte de J.D. Holtzapffel. (Collection Sigal)
Les bassons :
° Basson à 7 clés de BÜHNER & KELLER vers 1815.
Basson à 7 clés de Bühner et Keller. (col. Sigal)
° Basson à 8 clés de Georg Kaspar LINDEMANN  (1783-1846). Les instruments de ce facteur sont assez rares. Il était sans doute le neveu de Gabriel Sébastien BÛHNER, puisque sa mère était Barbara BÜHNER sans doute la soeur de G.S. BÜHNER tous nés  à Empfershausen dans le duché de Francfort.
Basson à 8 clès de Lindemann. (col. Sigal)
Les clarinettes :
° Coffret de 3 clarinettes (Ut, Sib, La) de BÜHNER et KELLER vers 1820. Comme dirait José Daniel TOUROUDE : "Le Graal du collectionneur d'instruments de musique strasbourgeois".
(Voir sur ce lien son Graal à lui : Le Graal des collectionneurs.
Set de trois clarinettes de Bühner et Keller. (Col Sigal)
Ces trois clarinettes sont à 11 clés carrées dont une clé ronde d'octave "wraparound", c'est à dire que le trou est percé sur le dessus de la clarinette et que la clé est activée par le pouce main gauche donc pour cela la tige entoure l'instrument...ce système permettant d'éviter que la salive s'accumule dans le trou quand il est placé dessous. Système que l'on retrouve sur des clarinettes plus récentes comme celles de Lefévre à Paris, ou Albert à Bruxelles, ou avec un autre système chez les lyonnais comme Simiot.
Détail de la clé d'octave sur le dessus.

Clarinette en Ut de Bühner et Keller. (Collection Sigal)
Ce système de clé d'octave est très exceptionnel, sinon unique pour des clarinettes de Strasbourg et surtout très tôt (vers 1820) évoquant la facture lyonnaise (Sautermeister, Simiot...), Est ce l'influence du passage de Simiot vers 1792 dans l'atelier des Bühner et Keller (?) qui aurait créé un lien entre ces deux capitales de la facture provinciale française.
Clarinette en La de Bühner et Keller. (Collection Sigal)
Clarinette en Bb de Bühner et Keller. (Collection Sigal)
° Clarinette en Ut des Frères KELLER à 5 clés. Les instruments de cette période des Keller sont rares ; pour les clarinettes nous connaissons une clarinette dans la collection Sallabery et une incomplète au musée des Arts Décoratifs de Strasbourg.
Clarinette en Ut des fràres Keller. (Collection Sigal)
Merci à Albert R. RICE et Marlowe A. SIGAL pour ce travail qui nous permet d'approfondir notre connaissance de cette facture alsacienne.